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La transition énergétique
Par Yves MASSOT : le 24 juillet 2022

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Ce qu’il faut savoir : toute production d’énergie a un impact sur l’environnement à des degrés divers. Les barrages avec les retenues d’eau bouleversent les écosystèmes et le parc éolien, bruyant, dégrade le panorama. Pour le nucléaire, notons que l’épineux problème de la gestion des déchets n’est toujours pas réglé. Les énergies fossiles augmentent les gaz à effet de serre, dégagent des particules fines dangereuses pour la santé et provoquent des pluies acides dévastatrices. L’extraction de gaz de schiste par fracturation hydraulique est à proscrire. En effet, la technique utilisée souille le sous-sol avec les adjuvants, et pollue l’atmosphère par les échappements de méthane. Par ailleurs, l’économie de ce procédé est défavorable.

Le champ des possibles se restreint au moment où nos besoins continuent à croître. Une course contre la montre est engagée, car le dérèglement climatique frappe à la porte de notre quotidien.

 

Le changement climatique :  il va nous imposer à modifier nos modes de production et de consommation de l’énergie. L’avenir ne se décrète pas, il se construit et pour y parvenir, nous devons mettre en œuvre de concert, les six grandes orientations indispensables à une transition énergétique maîtrisée :

  • Diminuer massivement l’impact carbone,

  • Répondre à l’obligation de service public,

  • Prévoir les évolutions, sociales, sociétales, consécutives au réchauffement climatique

  • S’inscrire dans le nouvel ordre du développement durable,

  • Anticiper les évolutions démographiques, les exodes climatiques,

  • Participer à la construction d’une Europe énergétique.

 

Le mix énergétique : compte tenu les effets néfastes du gaz et du pétrole, aujourd’hui, l'engouement  pour le tout électrique me semble excessif. Une vieille expression populaire précise qu’on ne doit jamais mettre tous les œufs dans le même panier ! Cet adage me convient à ravir et m’amène à affirmer, que seul, un mix énergétique diversifié, équilibré, permettra de satisfaire toutes les catégories de consommateurs. La France accuse un retard considérable dans le développement des énergies renouvelables par rapport à l’Allemagne et à la moyenne des pays de l’Europe.

 

Tordons le cou aux idées reçues : l’indépendance énergétique n’existe pas dans notre pays. La biomasse, le charbon et l’hydraulique ne représente qu’un faible pourcentage de l'énergie primaire utilisée. Si nous maîtrisons bien le process nucléaire, en revanche, nous importons la totalité du combustible (uranium). Le rendement des dites centrales demeure le plus mauvais    des moyens de production (32 à 33%), et les EPR (European Pressurized Reactor) permettront de l' améliorer (37 à 40 %).

Des solutions existent pour utiliser la chaleur résiduelle du parc nucléaire comme le chauffage des serres, la transformation en frigories à partir de groupe à absorption (cycle de Carré), ou produire l’hydrogène par dissociation thermique ou vaporeformatage.

Par ailleurs, les pertes cumulées liées à la distribution, à la transformation HT/BT et aux utilisations diverses et les fraudes avoisinent les 10 %.

La consommation d’énergie primaire en France 

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La consommation d’énergie primaire en France pour l’année 2020 se répartit suivant les données inscrites sur le graphique ci-dessus. L’énergie nucléaire représente 40 % du mix énergétique actuel et malgré les efforts déployés depuis plusieurs années, la part du renouvelable, appelé EnR, fait figure de parent pauvre avec 12,9 %.

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Politique et géopolitique :

1 - Vers une politique locale ou globale : les contraintes de la gestion de l’électricité sont paradoxales. Pour obtenir un bon rendement, la source doit se situer à proximité de l’usage afin de minimiser les pertes de tous ordres. La maison individuelle équipée de capteurs solaires est le bon exemple. Ainsi, l’équipement de la maison « neutre » fournit autant d’énergie qu’elle en consomme.

À contrario, la logique d’une production massive nécessite des moyens centralisés. Le parc nucléaire existant apporte la majeure partie des besoins énergétiques des Français comme le démontre le graphique du mix actuel.

La conjugaison des deux méthodes participera à résoudre cette dichotomie. À partir de ce principe, tout le travail du groupe EDF consiste à construire un savant maillage, en respectant la qualité du courant livré (cahier des charges), de la quantité face à la demande, de la régulation diurne, nocturne, et des échanges avec nos partenaires Européens.

2 — Vers une politique européenne de production d’électricité : le traité de Lisbonne a placé l’énergie au cœur de l’activité européenne. La collaboration franco-allemande a été significative dans la recherche sur les EPR. RTE, filiale d’EDF, administre, à l’heure actuelle, 45 connexions avec les pays étrangers tels que l’Allemagne, l’Angleterre, l’Italie, l’Espagne, etc. Par ailleurs, la Commission européenne vient de proposer de renouveler et de renforcer l’entreprise commune « Piles à combustible et hydrogène », texte déposé le 25 janvier 2008 et adopté par les instances européennes le 30 mai 2008. Ce partenariat privé-public est doté jusqu’en 2020 d’un budget de 1,4 milliard d’Euros. Il a permis de rassembler plus de 430 participants, dont 146 organisations de recherche, 161 universités, et 123 sociétés ; l’Air Liquide pilote ce groupement.

 

Nouveaux usages – Nouvelles consommations :  le numérique et en particulier les équipements nomades viennent aggraver la situation. Aujourd’hui 54 millions de personnes en France détiennent un téléphone portable en France soit 94 % de la population. À ce chiffre, ajoutons les tablettes, les appareils photo, les jeux vidéo, les caméscopes, et maintenant, Google home (ou similaire). Cependant, l’évolution constante des activités du numérique et de l’intelligence artificielle mériterait une analyse détaillée du parc existant, et de la progression des ventes afin d’anticiper les besoins énergétiques correspondants.

Heureusement, la réglementation de l’efficacité énergétique du matériel blanc (lave-linge, lave-vaisselle, réfrigérateur, congélateurs, etc.) a permis de réaliser des économies substantielles.

 

Les solutions en matière d’économie d’énergie :

1 — Les tarifs diurnes, nocturnes, participent à la régulation de la consommation ainsi que le stockage de l’énergie électrique. C’est un élément déterminant dans l’optimisation du fonctionnement de nos centrales nucléaires. EDF doit avoir une politique plus ambitieuse sur le développement des tranches horaires et de la dégressivité des tarifs. La réglementation thermique de 2012 ne favorise pas le stockage de l’eau chaude sanitaire et cette erreur doit être corrigée. La voiture électrique représente aussi un potentiel intéressant pour le cycle nocturne.

 

2 — La relève des compteurs à distance, Linky, pour l’électricité et Gazpar pour le gaz, vont modifier le comportement des clients. Ils pourront disposer de la lecture de leur consommation en temps réel, ajuster leur contrat, obtenir la facturation de leur consommation réelle. Les pics hivernaux vont calmer les ardeurs.

Le compteur LINKY a fait l'objet d'une sérieuse controverse et le tribunal judiciaire de Tours a condamné la Société ENEDIS, filiale d’EDF, à retirer le compteur Linky de Madame X… Cette décision vient en complète contradiction avec le droit européen, et en particulier, la directive 2009/72/CE du 13 juillet 2009, transposée depuis lors, en droit français, par décret.

La logique voudrait qu’ENEDIS fasse supporter à sa cliente, le coût du relevage manuel de l’ancienne installation. Ainsi, l’égalité de traitement entre les usagers serait maintenue, comme c’est la règle en matière de service public. La facture éradique quelquefois les maux…

Rappel : le prestataire utilise le courant porteur en ligne (CPL pour les intimes). Cette vieille technique employée pour gérer le tarif diurne, nocturne des compteurs bleus. On profite du câble électrique pour faire passer des informations au même titre que celui du téléphone.  

Les maladies psychosomatiques se soignent, par suppression de l’élément perturbateur générateur du stress, lequel induit de façon globale des modifications de l’immunité, et de l’inflammation au niveau de l’organisme. Voilà ce que dit le docteur Paul Malekpour, psychiatre à la clinique de la Seine.

Le journaliste, rapporteur de cette information, ne précise pas que la décision favorable à Madame X, est un référé. Dans ce cas, l’argumentation se fonde exclusivement sur l’évidence et l’urgence sans aborder le fond (lien de causalité). Pour l’urgence, on peut l’admettre, quant à l’évidence, la motivation du médecin, pleine de bon sens, me semble plus pertinente.

J’ai une pensée irritée pour les personnes qui, après avoir écouté mes explications d’une oreille distante, m’ont déblatéré leurs boniments proches du complotisme, puis sont reparties, avec leur incrédulité.

Décidément, le temps ne fera rien à l’affaire… méditez l’impérial message !

 

3 — La domotique reste une valeur sûre en matière d’économie d’énergie et de confort. Malheureusement, chaque constructeur développe son propre dispositif dit, propriétaire et la centralisation sur la même console des systèmes de pilotage reste impossible. L’e-domotique va révolutionner ce marché, car d’importantes économies en dépendent. Le paramétrage des automatismes se substituera à l’intervention manuelle trop approximative et aléatoire. La commande vocale permet désormais d’éteindre une lampe, allumer la télévision, composer un numéro de téléphone ou obtenir un renseignement. J’ai testé et c’est bluffant !

 

4 — Le chauffage urbain : statistiquement, il permet d’économiser environ 5 % d’énergie. En revanche, il est très intéressant sur l’impact carbone et s’avère être une véritable solution pour dépolluer nos villes. Le comptage de calories est désormais une technique élaborée qui permet d’individualiser la gestion. Il participe à son attractivité ainsi que la diminution de la taxe à 5,5 %. En 2011, on recensait 473 réseaux de chaleur, dont 15 de froid. La puissance installée était de 16962 MW, la longueur des réseaux est de 3 789 km, alimentant 2 153 374 équivalents logements livrés. Le réseau le plus représentatif est celui du CPCU (Paris). Le gros avantage du chauffage urbain est son adaptabilité aux énergies de substitution (biomasse, géothermie, pompe à chaleur, cogénération, etc.). En 2011, 44 % des installations utilisaient au moins une source d’énergie renouvelable et de récupération.

 

5 — L’éclairage public : les collectivités locales et territoriales ont commencé ce vaste chantier de remplacement des lampes obsolètes par des lampes haute performance et basse consommation. Il se poursuit par la suppression des éclairements supérieurs à 30 lux, la mise en place des cellules astronomiques, des modules de gradation et des ballasts électroniques. C’est un des plus gros chantiers en cours qui a pour but de pour diminuer les besoins énergétiques nationaux et engendrer de sérieuses économies aux villes, communautés de communes et aux métropoles. La puissance d'alimentation du réseau d'éclairage national correspond à celle d'une centrale nucléaire.  

Le contribuable doit bien comprendre, que grâce à cette politique, les économies engendrées, permettent d’augmenter la part financière dédiée à l’investissement.  

 

Les techniques expérimentales font leurs preuves :

Soulltz-sous-forêt : ce projet visionnaire, dans le Bas-Rhin, est en service depuis 2008. On remonte de l’eau chaude à 200°C depuis un forage de 5000m de profondeur afin de produire de l’électricité. Le rendement global de cette installation n’est pas bon mais il pourrait être notablement amélioré en adjoignant au réseau secondaire des installations agricole, agro-alimentaire et industrielle utilisatrice de chaleur.

 

La ville de GUSSING, située dans le sud-ouest de l’Autriche (4000 habitants) possède une centrale de gazéification du bois de 1 MW. Le biogaz est utilisé pour le chauffage urbain et pour alimenter des centrales électriques. La production annuelle est supérieure aux besoins des habitants (c’est une vieille histoire…le gazogène)

 

Le projet d’ASTORGA : La Galice (Espagne) a associé la culture du taillis à courte rotation ou à très courte rotation (TCR ou TTCR)* avec la gazéification des déchets de bois.

*TCR et TTCR → Saule, peuplier, eucalyptus, robinier, faux-acacia.

La pile à combustible : le Japon est passé de la phase expérimentale à l’industrialisation et à la commercialisation d’unités domestiques. A ce jour 22 000 unités ont été vendues.

Les énergies maritimes renouvelables : les pays de Loire se considèrent être la terre d’accueil des EMR (Energie Maritimes Renouvelables). Elles regroupent les énergies marémotrices, hydroliennes, houlomotrices, thermiques, osmotiques, Éoliennes, Biomasses maritimes.

 

Et cetera : Voilà un léger aperçu de solutions, qui nous permettent de croire que la diversification est possible, que la proximité production - consommation existe et que le mix énergétique n’est pas limité. La créativité, l’innovation et l’expérimentation sont des voies royales pour envisager notre avenir.

 

En conclusion : tous les plans et les schémas territoriaux et nationaux doivent être élaborés à partir de ces considérations et de ces orientations. Toute la politique de la ville doit intégrer ces concepts afin que nous puissions nous diriger avec assurance vers un nouveau mix énergétique durable.

En diminuant notre consommation de 20 %, on obtient le bilan des années 1990. Autant dire que ce challenge n’est pas très compliqué à atteindre si tout le monde fournit l’effort nécessaire et respecte les règles de bases. Par analogie, la réduction du nombre des victimes de la circulation, résulte de l’amélioration du réseau routier et de la limitation de vitesse.

Seul un changement radical des comportements a une chance d’accéder à la neutralité carbone d’ici à 2050. Dernièrement, le président Macron n’a pas parlé de restriction, mais de sobriété. Ce vocable a le mérite de rappeler le besoin d’économie sans privation. La chasse au Gaspi, initiée le 21 mai 1979, rouvre !

Le prix de l’électricité en France reste l’une des moins chères de la zone euro. La commission de régulation de l’énergie (CRÉ) prévoit une hausse de 30 % du prix de l’électricité.

EDF souffre et l’état vient à son secours et à son chevet. La première mesure prise consiste à placer un boulier tarifaire pour protéger nos concitoyens. La deuxième comporte plus de difficultés, car l’assainissement des comptes s’impose. La restructuration ne va pas tarder et je pense que la perfusion, les médicaments et les pansements vont nous couter très cher !

Ce chapitre a été réalisé grâce aux informations et aux articles produits par :

  • Negawatt : Global Chance et Négatep : associations de chercheurs et de scientifiques

  • Enerdata : Société d’expertise et de conseils

  • DGEC : Direction de l’énergie et du climat

  • UFE : Union Française de l’électricité (normes électrotechniques Françaises)

  • AREVA : Leader mondiale de l’énergie nucléaire et des énergies renouvelables

  • CEA : Commissariat à l’énergie atomique

  • RTE : Réseau de Transport électrique

  • LET : Laboratoire d’économie des transports

  • CIRED : Centre international de recherche sur l’environnement et le développement

  • CRE : commissariat de régulation de l’énergie (domaine juridique, économique et technique)

  • ADEME : Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie

  • DGEMP : Direction Générale de l’Energie et des matières Premières

  • INSEE : Institut national de la statistique et des études économiques

  • CNRS : Centre National de la Recherche Scientifique

  • L’air liquide

  • SNCU : Syndicat National du Chauffage Urbain

  • Et les différents articles de la presse nationale.

  • Et les sites Internet la-domotique.fr ; lesnumériques.com

 

Et mille excuses pour tous ceux que j’ai pu oublier

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