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Le septième continent

Dernière mise à jour : 30 juil.


L’origine de tous les maux - La majeure partie des pollutions de l’air, de l’eau, et du sol sont de nature anthropique. Ajoutons à ce triste tableau, les nuisances liées au bruit, à la lumière, ou aux ondes électromagnétiques. Les déchets deviennent un véritable problème de société, car leur quantité ne cesse de croître, leur variété nécessite des équipements différents et leur nocivité complexifie les traitements. Ces difficultés se retrouvent dans les activités de stockage, de valorisation ou d’élimination. Chaque Français génère cinq tonnes de détritus par an, ce qui engendre un coût de 122 € hors taxe par habitant.

Le septième continent - Sa constitution provient d’une grande concentration de déchets flottants formés par la conjonction de courants qui drainent ce vortex situé au nord-est de l’océan Pacifique. C’est en 1997 que le capitaine Charles Moore[1] découvre cette poubelle géante. Quelques chiffres édifiants illustrent l’ampleur de la catastrophe :

  • ce salmigondis s'étend sur 3,5 millions de km2 soit 6 fois la superficie de la France ;

  • 750 000 débris par km2 soit 80 000 tonnes de déchets, dont 90% de matière plastique ;

  • 80 % des déchets proviennent de la terre par les fleuves ; 

  • 267 espèces marines sont menacées.

Greenpeace révèle que l’industrie de la pêche abandonne 640 000 tonnes de matériel dans les mers et océans chaque année (filets, gilets de sauvetage, cordes et autres détritus flottants) et représente 10 % du vortex.


Origine - C’est une formation à base de polymère, obtenue par moulage et façonnée à chaud et sous pression ainsi que des additifs, dont les colorants. Aujourd’hui, certaines propriétés permettent d’acquérir la transparence et une solide résistance aux chocs. Les plastiques se présentent sous de multiples formes : pièces, tubes, films, fibres, tissus, mastics, revêtements, emballages. Ils proviennent de différents secteurs, même dans les plus avancés de la technologie. À ce désastre flottant, s’ajoutent les textiles et les élastomères.


2040, un objectif de zéro emballage plastique - Les tubes de dentifrice, bidons de lessive, pots de yaourt ou encore bouteilles de shampoing ne feront plus partie de notre quotidien en 2040. Depuis 2021, bon nombre de produits sont déjà interdits à la vente, comme la vaisselle à service unique, les pailles et gobelets, les emballages pour fruits et légumes. Avec ces dispositions, la France s’inscrit dès à présent sur une trajectoire vertueuse, afin d’atteindre le zéro plastique jetable. Voilà, en substance, les objectifs fixés par le gouvernement. 

L’ADEME[2] estime que l’eau du robinet fait l’objet de contrôles continuels, contraignants et rigoureux, pour répondre aux normes très strictes. Elle coûte 100 à 300 fois moins cher que celle vendue au détail. Nous pourrions économiser jusqu’à 170 000 tonnes de plastique par an ainsi que l’énergie nécessaire pour les fabriquer. L’Allemagne, de son côté, pratique la consigne de toutes les bouteilles sans distinction. Je ne suis pas certain que cette disposition soit transposable dans l'hexagone.


L’obligation des grandes surfaces - La loi Grenelle 2 précise qu'à compter du 1er juillet 2011, les établissements de commerce de détail, d’une surface égale ou supérieure à 2500m2, qui offrent en libre-service des denrées alimentaires et de grandes consommations, doivent se doter, à la sortie des caisses, d’un point de reprise des déchets d’emballage issus des courses dans cet établissement. Peu de magasins respectent cette obligation et beaucoup de clients l’ignorent ! Plus d’informations et de contrôle permettraient une application plus stricte. Le packaging des cartouches d’encre pour imprimante génère une quantité de détritus impressionnante. Lors d’un achat de ce produit, j’ai eu l’audace de demander au vendeur quelle en était la raison.

— C’est à cause des vols, mon cher monsieur ! m’a-t-il répondu d’un air indigné.


Les lobbyistes - Leur profil est du genre âpre au gain, sans foi ni loi. Ils ne respectent rien, sauf la rémunération de leur mission. Pour en être persuadé, je vous invite à prendre connaissance des déclarations du cynique Thierry Coste[3] au journal Libération et à l’hebdomadaire Marianne : "Aujourd’hui, je suis un mercenaire. Je vais là où ça paie le mieux. Je n’ai pas de morale et je l’assume complètement. Je défends des gouvernements étrangers qui sont des alliés de la France, et qui ont des comportements très douteux avec les droits de l’homme" a-t-il précisé d'un air dédaigneux, 

Inutile de préciser que les professionnels de l’emballage et du packaging aidés par les lobbyistes ont dû s’affairer sérieusement pour fixer l’échéance du zéro plastique aux calendes grecques, business oblige.


Les dernières innovations en matière de traitement des déchets - Elles visent souvent à améliorer l’efficacité, à réduire les impacts environnementaux et à favoriser la transition vers une économie circulaire. En voici quelques-unes les plus récentes dans ce domaine :

  • La robotique et l’intelligence artificielle sont désormais employées pour trier et séparer automatiquement les différents types de détritus valorisables.

  • La pyrolyse et la dépolymérisation permettent de transformer les plastiques en matières premières utilisables pour la fabrication de nouveaux produits.

  • La méthanisation et le compostage à haute efficacité sont des techniques exploitées pour convertir les déchets organiques en biogaz, en fertilisants ou toute autre marchandise négociable.

  • La gazéification et la combustion propre (CSR) génèrent de l’énergie sous forme de chaleur, d’électricité ou de biocarburants.

  • La recherche se concentre sur le développement du bioplastique et du biodégradable à partir de sources renouvelables, réduisant ainsi la dépendance aux plastiques et limitant les résidus.

  • Certaines innovations visent à séquestrer le CO2, issu de l’incinération des ordures, contribue à diminuer les émissions de gaz à effet de serre.

  • La technologie blockchain améliore la traçabilité des matériaux tout au long de leur cycle de vie, depuis la fabrication jusqu’au démantèlement.

  • Des initiatives et des plateformes sont mises en place pour favoriser l’échange et le réemploi des produits et leurs composants, facilitant l’économie circulaire.

Ces innovations représentent quelques avancées récentes dans le domaine du traitement des déchets, mais notons que le développement et l’adoption de ces technologies dépendent souvent de la réglementation, des investissements et des préoccupations environnementales.


Rétropédalage - La génération « Klennex » est en voie d’extinction. Désormais, notre obligation de faire maigrir nos poubelles s'impose et se poser les vraies questions devient crutial :

  • L’emballage est-il indispensable à la vente ?

  • Dans l’affirmative, est-il recyclable ?

  • Peut-on le minimiser ?

  • Comment valoriser nos déchets ?

Le négoce en vrac permet d’acheter le strict nécessaire à moindre prix. Certains patrons de la grande distribution, qui se prennent pour les rois des prix bas et les chevaliers blancs de l’inflation, devraient revenir aux méthodes employées dans le garage de Landerneau.

Par ailleurs, l'économie du deuxième usage se développe ! Les sites Internet spécialisés dans la transaction entre particuliers se sont vite emparés de cette activité. Facebook Marketplace, le bon coin, Depop, Vinted, Etsy, Geev, sont les principaux pourvoyeurs. 

Selon SOFINCO[4] :

  • 46 % des Français ont l’habitude d’acheter des produits d’occasion ;

  • 7 Français sur 10 préfèrent acheter des produits d’occasion de qualité plutôt que neuf de premier prix

  • Avant de se porter acquéreurs, 61 % des Français ont le réflexe de rechercher sur un canal d’achat d’occasion, si un produit neuf est proposé à un prix plus intéressant.


À la source - La gestion efficace des Eaux Usées et des Eaux Pluviales (EU et EP dans la suite des écritures) est un défi crucial pour assurer la protection de l’environnement et la santé publique. Voici quelques approches et solutions pour résoudre ce problème :

  • L’investissement dans des infrastructures vertes telles que les toits végétalisés, les bassins de rétention, les zones humides artificielles, peut aider à réduire le ruissellement et à filtrer les polluants avant qu’ils n’atteignent les cours d’eau.

  • Dans les territoires urbains, la réalisation de systèmes de collecte séparée des EU et des EP permet d’abaisser la charge sur les stations d’épuration et de minimiser les risques de débordement en cas de fortes pluies.

  • Les installations de traitement des EU doivent être modernisées pour garantir la séquestration et l’élimination des polluants et les technologies avancées comme la filtration membranaire, la désinfection aux rayons ultra-violets (UV) et la biofiltration, sont très efficaces.

  • Des normes strictes doivent être établies pour contrôler les rejets d’EU industrielles et domestiques. Une surveillance régulière est nécessaire pour s’assurer que les entreprises et les municipalités respectent les réglementations en vigueur.

  • Sensibiliser le public aux enjeux liés à la pollution des eaux et encourager les comportements responsables, tels que la réduction de l’utilisation de produits chimiques nocifs et le bon entretien des installations septiques, peut contribuer à assainir les milieux aquatiques et les nappes phréatiques.

  • Continuer à investir dans la recherche et l’élaboration de nouvelles technologies de traitement des EU et des EP comme les systèmes de filtration avancés et les techniques de récupération des nutriments.


Les gouvernements, les collectivités, les entreprises, les associations et la société civile doivent collaborer étroitement pour mettre en œuvre des procédés intégrés et coordonnés qui respectent les principes du développement durable en considérant que l’eau c’est la vie.

Ces méthodes combinées et l'adoption d'une approche holistique de la gestion des EU, EP, permettront de résoudre efficacement le problème de leur pollution et de garantir la subsistance de cette précieuse ressource.


À l’embouchure des fleuves et au confluent des rivières - Une startup alsacienne, H2OPE, a mis au point une solution innovante de récupération de déchets en milieu aquatique, reposant sur le principe d’un maillage de collecteurs capables de contenir les ordures circulant le long des cours d’eau. Inspiré directement d’une baleine et de ses fanons, le River Whale retient les détritus. Il s’occupe ainsi du nettoyage des rivières, des fleuves et agit contre la pollution des océans.

Ocean Cleanup, l’éboueur océanique - Cette organisation, fondée en 2013, à but non lucratif, et présidée et dirigée par le néerlandais Boyan Slat, a mis en place tout un dispositif de collecteurs flottants équipés de filets de quatre mètres de profondeur tirés par deux bateaux tout en préservant la faune et la flore. La récupération de ces déchets a commencé il y a déjà 9 ans et va se poursuivre jusqu’en 2040.


Conclusions - Ce fléau mondial est très inquiétant pour le devenir de la faune, de la flore et de la santé publique. Pour endiguer cette catastrophe, des mutations politiques, économiques, sociétales et environnementales sont inéluctables. La survie de notre planète en dépend au même titre que le réchauffement climatique et la transition énergétique.

« Le dernier siècle de notre existence a laissé derrière lui plus d’ordures que nous n’en avions produites en plusieurs millions d’années » Ronald Wright

 

[1] Le capitaine Charles Moore est un océanographe et capitaine de bateau.

[2] Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie

[3] Thierry Coste est lobbyiste et conseiller politique de la fédération nationale des chasseurs.

[4] Organisme de crédit à la consommation, filiale du Crédit Agricole.




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